Retrouvez le portrait de Clément HAENGGI, Haenggi et Associés.
1. Quel est votre parcours ?
Doté d’un M2 Gestion de patrimoine obtenu à l’Université de Strasbourg, puis du MS de l’IMPI, j’ai démarré ma carrière en passant 9 ans en banque privée, à Paris tout d’abord, puis à Reims et enfin Strasbourg.
Fin 2018, j’ai repris les parts de l’ancien associé de mon père dans HAENGGI & Associés, structure créée par mon père il y a 35 ans maintenant.
J’en ai pris le contrôle en 2021 tout en assurant au cours de la même année la fusion avec la Financière des Lys, structure régionale spécialisée dans les aspects transfrontaliers et dont la dirigeante, Madame Sylvie JETZER, est devenue mon bras droit.
2. Votre cabinet aujourd’hui ?
Nous sommes une entreprise familiale dotée d’un ADN fort.
Le cabinet regroupe aujourd’hui une équipe de 15 personnes, majoritairement jeune.
Nous connaissons depuis 18 mois un très fort développement et gérons à ce jour un peu plus de 500m€ d’encours.
Notre organisation nous permet d’adresser principalement 3 typologies de clientèle :
Des dirigeants/ex-dirigeants d’entreprises
Une clientèle internationale, constituée principalement de cadres supérieurs et dirigeants exerçant notamment en Suisse ou en Allemagne. Nous suivons au sein de ce pôle des personnes de 25 nationalités différentes.
Des sportifs ou ex-sportifs de haut niveau
La fusion avec la Financière des Lys en 2020 nous a permis d’enrichir nos expertises, notamment sous l’axe transfrontalier – expatriés/impatriés, à l’aide d’une équipe dédiée et parfaitement trilingue.
Notre équipe comprendra à compter de janvier 2022 6 personnes en « front », ainsi qu’une équipe d’ingénierie patrimoniale de 3 personnes à temps plein (disposant toutes d’un 3ème cycle en gestion de patrimoine ainsi que d’une spécialisation telle que le droit fiscal international, le droit notarial..).
3. Quelles sont les conséquences à votre avis d’une réglementation de plus en plus forte ? Que pensez-vous de la disparition du 3ème usage du courtage ?
C’est un peu les deux côtés d’une même pièce : d’un côté, l’évolution de la réglementation peut être vécue comme une contrainte opérationnelle forte, mais corrélativement, c’est également une opportunité qui force les cabinets à se structurer, et qui fera le tri dans une profession qui, j’en suis persuadé, est promise à un avenir radieux !
Concernant la disparition du 3ème usage du courtage, cela me semble être une évolution favorable aux clients, qui seront libres de choisir à nouveau l’interlocuteur qui leur semblera apporter le meilleur conseil. Ceux qui travaillent bien n’en sortiront que renforcés !
4. Quels sont vos partenaires privilégiés ?
Nous sommes jaloux de notre indépendance, ce qui implique parallèlement et à nos yeux une vraie pluralité de partenaires.
Nous ne pourrons par conséquent pas tous les citer, car nous en comptons plus de 80.
Côté assureurs, on évoquera CARDIF, Vie Plus, Intencial et MMA s’agissant du droit français, Bâloise et One life s’agissant du droit luxembourgeois.
Côté assets la liste est bien trop longue, mais nous citerons en premier lieu Alternative Patrimoniale, société de gestion strasbourgeoise regroupant les anciens responsables du compte propre du groupe CM11-CIC. Nous avons tissé avec eux une réelle relation de confiance et une relation exclusive, qui nous permet de confronter nos choix et nos anticipations, dans le cadre notamment du pilotage de notre fonds dédié, et ce, au bénéfice de nos clients.
Concernant l’immobilier, nous pouvons citer Mata Capital, Foncière Magellan ou PPG par exemple, mais ce n’est pas exhaustif.
En matière de capital-investissement, nous avons également beaucoup d’interlocuteurs, parmi lesquels Oddo BHF, Tikehau, LBO France, ou encore Xerys.
5. Que pensez-vous de la concentration actuelle sur le marché de la gestion de patrimoine et de l’arrivée des fonds d’investissement ?
Il y a à mon sens 2 logiques sous-jacentes :
D’une part l’évolution de la réglementation qui implique un effort important de structuration ce qui, par capillarité, engendre des regroupements, des rachats, une concentration de plus en plus forte.
L’intérêt des fonds d’investissement en découle.
Ceux-ci font en effet face à des structures en moyenne plus matures et développées qu’auparavant. Qui plus est, il semble que :
– la part de marché des CGP a clairement tendance à augmenter,
– que le business-model est rentable,
– et cerise sur le gâteau, en grande partie récurrent.
Compte tenu de ces éléments, ce mouvement me semble amené à perdurer.
6. L’ISR pour vous ?
C’est un sujet central et un enjeu majeur.
Tout d’abord, nous avons chez H&A une équipe majoritairement jeune et sensible à ces questions. Du reste, j’y suis moi-même extrêmement sensible, étant notamment père de trois très jeunes enfants.
Il y a ensuite une vraie prise de conscience sociétale, de plus en plus partagée par les clients particuliers.
Enfin, nous considérons que l’ISR va progressivement devenir la norme, le standard, et que la mécanique des flux sanctionnera à l’avenir les fonds qui ne le seront pas.
Concrètement, nous sommes à même de proposer à nos clients des gestions 100% ISR. Nous avons également lancé durant le second semestre de cette année notre fonds dédié, pour lequel nous nous sommes fixés une contrainte d’investissement, d’a minima 90% en fonds labellisés.
Il me semble que la finance a un rôle moteur à jouer dans ce changement de paradigme, et qu’il est de notre devoir, à tout le moins de sensibiliser nos clients sur ces questions, sachant que le choix final repose toujours sur eux.
Nous sommes par ailleurs cette année devenus adhérents de l’association pour la finance responsable.
7. Vos principaux projets/principales ambitions à un an et cinq ans ?
L’année 2022 doit nous permettre d’asseoir la formidable dynamique que nous avons enclenché il y a 18 mois maintenant.
Nous visons une collecte nette, d’a minima 100m€.
À 5 ans, d’autres implantations, exclusivement dans le Grand-Est, sont envisagées, en ambitionnant de dépasser le milliard d’encours.
Patrimoine 24 – les News, 21 décembre 2021